Quand la mer produit de l’énergie de manière infinie
Produire de l’énergie indéfiniment avec les mouvements naturels des océans ? C’est une idée loin d’être nouvelle mais de plus en plus appliquée sur le terrain comme le démontre ce projet Brésilien.
 
Se libérer des dépenses coûteuses et des dégâts environnementaux engendrés par les énergies fossiles et nucléaires pour produire une énergie sans cesse renouvelée et respectueuse de l’environnement, c’est possible. Dans la grande famille des énergies renouvelables, l’énergie houlomotrice est peu connue. Ses débuts ont été quelque peu balbutiants (au Portugal notamment) du fait d’une production relativement faible, mais les Brésiliens s’y mettent avec des résultats qui pourraient être intéressants dans une logique de décentralisation de la production énergétique.
 
« L’Agence Nationale brésilienne de l’Energie Electrique » a développé un prototype de production d’électricité à partir de l’énergie des vagues. Son objectif : mettre à profit le potentiel de la côte brésilienne, pratique à utiliser en raison de sa proximité avec les villes à forte densité de population. Ce développement innovant inscrit le Brésil dans le groupe restreint des pays qui produisent de l’électricité à partir de l’énergie houlomotrice.
 
L’énergie produite par les vagues qui se brisent sur ​​la côte brésilienne a le potentiel pour produire 87GW d’électricité. Un potentiel que certains rêvent de pouvoir exploiter bien-que les essais actuels soient plutôt de l’ordre du symbolique. En 2012, un test de 10 minutes a produit suffisamment d’électricité pour alimenter les systèmes d’éclairage et de climatisation de l’installation. Le prototype de 50 kilowatts, ce qui reste relativement modeste, fut entièrement construit avec la technologie brésilienne et développé par un laboratoire de Rio de Janeiro. L’intérêt du système est qu’il stabilise la production d’énergie tout au long de la journée et de la nuit ce qui peut être un avantage majeur sur les concurrents du marché.
 
Chaque module est constitué d’une bouée de 10 m de diamètre, d’un bras mécanique de 22 m de long et d’une pompe raccordée à un circuit fermé d’eau douce. Lorsque l’eau atteint le prototype, les bouées montent et descendent, actionnant un bras mécanique qui active la pompe hydraulique. L’eau, injectée dans un système à haute pression, déclenche la rotation d’une turbine activant un générateur d’électricité. Le prototype et l’installation font partie d’un vaste projet qui se poursuivra pendant 36 mois avec une série d’opérations et de tests. Objectif : pouvoir concrètement fournir en électricité les populations.
 
Mais ce projet possède un autre avantage certain : le dessalement par osmose inverse, technique très efficace pour rendre l’eau de mer potable ! Une plus-value non-négligeable à l’heure où l’eau potable et propre, ressource si précieuse et indispensable au bien-être des populations, se fait rare dans certains lieux.
 
Il existe de très nombreux modèles similaires à travers le monde. Au Portugal, un projet du même type nommé Pelamis Wave Power (PWP) fut capable de fournir de l’électricité à 1 500 foyers avec pour objectif d’atteindre les 15 000 maisons couvertes. En Australie, c’est un prototype de 19MW, près de 10 fois plus puissant que le Pelamis, qui est à l’essai.
 
Les observateurs sont unanimes. L’énergie de demain sera probablement faite d’une multitude d’unités durables de production électrique. L’épuisement des ressources fossiles et leurs conséquences sur l’environnement nous incitent à trouver, au plus vite, des alternatives saines et durables. Cet exemple, basé sur le mouvement immuable des océans, a-t-il de l’avenir ?

Lire sur le site de Mr Mondialisation (07/01/2015)