Focus sur les énergies renouvelables et les réseaux intelligents
Grenoble, porte-étendard français du développement durable
Grenoble se transforme peu à peu en ville durable grâce au développement des infrastructures de production d’énergie renouvelable et des réseaux intelligents. GreenLys, généralisation du compteur Linky ou encore centrale hydraulique flambant neuve, entre autres installations estampillées EnR, les projets foisonnent autour de la capitale de l’Isère, qui s’improvise laboratoire tricolore des modes de production et de consommation énergétiques de demain.

GreenLys, premier projet smart grid global de France
GreenLys est historiquement le premier projet de smart grid français intégrant tous les acteurs du réseau, du producteur au consommateur final. Sa grande force réside ainsi dans la diversité du consortium de partenaires qui le développent : gestionnaires de réseaux de distribution, producteurs d’énergie, équipementiers, centre de recherche mais aussi bien sûr riverains ont tous oeuvré de concert pour rendre ce démonstrateur pertinent, c’est à dire le plus proche possible de ce à quoi pourraient ressembler les villes de demain. But de la manœuvre : gagner en visibilité sur la façon dont les smart grids permettront à chacun, du producteur au consommateur, de gagner en… visibilité. Ces réseaux intelligents on effet vocation à décortiquer les courbes de consommation, pour mieux ajuster la distribution, en évitant les gaspillages et en favorisant le recours aux énergies renouvelables.
Cette « vision systémique globale, permettra d’appréhender la valeur ajoutée du projet GreenLys à tous les niveaux en s’intéressant aux dimensions sociologique, environnementale, économique et technologique du réseau intelligent » est-il précisé sur le site du projet. L’ambition est élevé, elle serait impossible à satisfaire sans la présence des compteurs communicants Linky, points d’entrée des smart grids chez les consommateurs, qui seront déployés à plus de 35 millions d’exemplaires à l’horizon 2021. En totale rupture avec nos bons vieux compteurs électromécaniques actuel, sympathiques mais un brin « figés », les compteurs Linky, interactifs, offriront à chacun une interface via laquelle piloter sa consommation en temps réel.
Et comme décidément Grenoble ne fait pas les choses à moitié, la ville a décidé de produire à domicile ces compteurs. La multinationale CG, en charge de la construction des boîtiers, a ainsi décidé d’installer une usine de construction à Grenoble ainsi qu’un centre d’expertise smart grids. Le site prend en charge la fabrication de deux millions de compteurs commandés débutée en septembre 2015, créant 200 emplois directs et indirects dans la région.

Nouvelle centrale hydraulique
Signe de l’attractivité de la région grenobloise, EDF vient d’inaugurer la centrale hydraulique du Rondeau dans la commune d’Echirolles, dans l’Isère, à deux pas de Grenoble. Installée depuis février 2015 sur une toute petite chute de 4,30 mètres à l’extrémité du Drac, il s’agit de la plus puissante des microcentrales de France. Cette centrale, issue d’une nouvelle technologie « made in France » (la turbine VLH – pour Very Low Head -, dont le constructeur est MJ2 Technologies, une PME aveyronnaise), a représenté un investissement de 8,7 millions d’euros.
Directeur de la division production ingénierie hydraulique d’EDF, Yves Giraud explique : « la part de la petite hydraulique dans cette croissance sera faible en terme de puissance, mais la flexibilité de ces outils sera indispensable pour accompagner le développement des autres énergies renouvelables intermittentes ». Et les smart grids sont passés par là. La grande nouveauté de cette centrale hydraulique est la digitalisation de son contrôle. La centrale s’autorégule en s’adaptant aux conditions hydrauliques. Les techniciens ont accès à tous les panneaux de contrôle depuis leur smartphone ou leur tablette, même s’ils ne peuvent cependant pas encore intervenir à distance.

Championne de France des énergies renouvelables
Cette nouvelle centrale n’est pourtant pas un galop d’essai de la part de Grenoble en termes d’énergies renouvelables. Voilà plusieurs années que la ville s’escrime à augmenter la part des énergies vertes dans son mix énergétique. Pour preuve, en 2010, elle a été distinguée pour ses installations « énergies renouvelables » parmi les villes de plus de 100 000 habitants lors du championnat de la ligue EnR France, concours porté par le Comité de liaison des énergies renouvelables et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
La ville est notamment montée sur la première marche du podium au classement général du championnat de la ligue EnR France dans la catégorie bois-énergie, avec une production de 40.200 kW pour 158 746 habitants. Pas vraiment une surprise. Grenoble avait déjà été distinguée en 2009 par le grand prix national EcoQuartier et les Rubans du développement durable, et ne cesse depuis de truster les premières places des villes de France les plus durables. Des distinctions en cascade  qui devraient permettre d’attirer encore plus d’investisseurs, et faire en sorte que la ville atteigne haut la main son objectif de 20 % d’EnR dans le réseau d’ici 2020.

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