« La Santé n’est pas une marchandise que l’on peut soumettre aux lois du marché »
Depuis plus de deux décennies, les différents Gouvernements (Loi Bachelot, Loi Touraine, Loi Buzyn) ont attaqué le secteur hospitalier dans sa globalité. L’Hôpital a enduré des coupes budgétaires austères, des révolutions managériales sévères qui ont dénaturé le sens du soin. Les agents ont été très souvent maltraités, ignorés. Les patients réduits à des statistiques budgétaires…

Avec la pandémie du COVID 19, le gouvernement et les ARS ont feint de découvrir le rôle prépondérant de l’hôpital (et d’autres professions !) et de celles et ceux qui le font vivre. Pourtant depuis plus d’un an et demi les collectifs inter-urgences et inter-hôpitaux lançaient l’alerte dans les rues sans être entendus par les autorités. À ce jour encore le gouvernement ne souhaite pas les recevoir.

Le 15 avril dernier le Premier ministre a annoncé qu’une prime exceptionnelle serait versées aux hospitaliers, le même jour le Ministre des Solidarités et de la Santé, a rappelé cet engagement « l’ensemble des agents hospitaliers de France se verront reconnus par cette prime exceptionnelle, car partout le virus a eu des impacts sur leur travail et leur organisation » Pour autant les agents de la Fonction Publique Hospitalière ne sauraient se satisfaire d’une simple prime, l’idée d’une médaille est par ailleurs un affront aux hospitaliers .

Le discours d’Emmanuel Macron à Mulhouse évoquait un changement de paradigme total dans la gestion de l’hôpital. La Santé n’est pas une marchandise que l’on peut soumettre aux lois du marché, qui fait trop souvent la part belle à la rentabilité et la mise en concurrence. Dans une société ou trop souvent des pans entiers de nos concitoyens n’accèdent plus ou difficilement aux soins pour des raisons économiques ou territoriales, la réaffirmation d’une Sécurité Sociale forte et universelle est un enjeu primordial dans la perspective de la sortie de crise. Notre syndicat sera vigilant sur ce point, car l’hôpital n’est pas une entreprise que l’on peut gérer comme telle. C’est l’un des premiers vecteurs d’égalité et de solidarité pour les citoyens.

Malgré cela, le gouvernement, les ARS et les directions préparent la suite en aggravant la situation :

- Fermeture de lits : déjà 38 lits fermés sur le CHGR depuis janvier 2018 !

- Développement de téléconsultations,

- Déréglementation du travail : fin des 35h00 = travailler plus pour gagner plus

Il n’est pas possible que cela continue !!!

C’est pour cela que nous devons porter des revendications claires et sans ambiguïté, à rebours du fatalisme que nous avons subi depuis des années :

- Revalorisation forte de tous les salaires de l’hôpital : 300 euros net pour tous

- Titularisation de tous les agents contractuels

- (Ré)ouverture de lits et places en ambulatoire sur tout le territoire à la mesure des besoins réels de la population

- Embauche de soignants, administratifs, logisticiens…afin de réduire les délais d’attente

- Investissement financier dans du matériel de qualité et des locaux adaptés

- Renforcement et sécurisation du financement de la sécurité sociale

- Abandon de la mise en concurrence des hôpitaux, des partenariats public/privé, de la marchandisation de la santé.

Au CHGR comme dans tous les Hôpitaux nous restons mobilisés, ainsi nous appelons à une heure d’information syndicale le mardi 26 mai à 14H30 sur le terrain de foot du CHGR et nous rejoindrons le mouvement national prévu le 16 juin prochain.

Syndicat SUD Santé Sociaux

Par CH Guillaume Régnier (publié le 23/05/2020)
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