La ville de Genève attaque l’Etat français qui soutient une autoroute climaticide
Vendredi 13 février, la Ville de Genève a déposé auprès du Conseil d’Etat français un recours contre le projet de liaison autoroutière dans le Chablais savoyard, destiné à relier Thonon-les-Bains et Machilly.

Dans un communiqué, la Ville motive son action en dénonçant « l’impact environnemental de ce projet pour la région genevoise ». Le projet entre « directement en concurrence avec le Léman Express », une liaison ferroviaire récemment ouverte. Il serait par ailleurs incompatible avec l’urgence climatique, allant « à l’encontre des efforts déployés pour permettre à la population de se tourner vers des modes de transport plus respectueux de l’environnement ».

Le matin même, la mobilisation contre la liaison autoroutière s’organisait à Annemasse, en France voisine. Les partis écologistes des deux côtés de la frontière, Europe écologie les Verts (EELV) Pays de Savoie et les Verts Genève, confirment leur position et donnent le ton : « Ce projet va totalement à l’encontre des ambitions écologistes actuelles », s’exclame Alain Coulombel, porte-parole national d’EELV. L’écologiste français constate plusieurs problèmes : coût élevé, inadéquation avec les réels besoins de la population, conséquences sur le réchauffement climatique et impact négatif sur les terres agricoles. Pierre Eckert, député vert au Grand Conseil genevois, ne manque pas de mentionner la concurrence au Léman Express, et plus globalement « l’incongruité par rapport au plan d’agglomération transfrontalier ». Selon lui, alors qu’on devrait développer des axes de transports publics, on pense à favoriser le trafic privé.

Par Le Courrier (publié le 17/02/2020)
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