dénoncer les pratiques d'obsolescence programmée. CDiscount se fait épingler
Si la prise de conscience globale au sujet de l’obsolescence programmée est plutôt récente, le concept est néanmoins daté des années 1930 : après le krach boursier de 1929 aux Etats-Unis, les autorités sont allées jusqu’à imaginer une obsolescence légale, pour provoquer plus fréquemment l’acte d’achat des consommateurs, et aider à relancer la consommation. Dans les années 50, un designer industriel américain proposait sa propre définition de l’obsolescence programmée :  « C’est inculquer à l’acheteur le désir de posséder quelque chose d’un peu plus récent, un peu meilleur et un peu plus tôt que ce qui est nécessaire« . Aujourd’hui, la définition communément admise parle d’une « stratégie visant à réduire la durée de vie d’un produit pour augmenter son taux de remplacement et provoquer un nouvel achat prématurément. »

Le problème de ce tour de passe-passe des industriels n’est pas tant qu’ils cherchent à augmenter leurs profits (encore que…), mais plutôt que cette politique entraîne des conséquences environnementales gravissimes : explosion du volume de déchets électroniques, exploitation effrénée de ressources naturelles (cuivre, or, ou argent sont présents dans chaque objet électronique que nous possédons)…

Et quand certaines entreprises poussent au crime, les garde-fous de la planète haussent la voix. C’est exactement ce que l’ADEME a fait récemment en critiquant une décision du jury de déontologie publicitaire, un organisme « censé se prononcer sur les publicités accusées de contrevenir aux règles de déontologie ». L’ADEME lui reproche en effet d’avoir laissé passer des publicités de Cdiscount (ci-dessous) faisant la promotion de la surconsommation et de l’obsolescence. Les associations des Amis de la Terre, HOP, ou Zero Waste, se sont également indignées, et n’ont pas hésité à rappeler, chiffres de l’ADEME à l’appui, que « pour fabriquer un téléviseur de 11 kilos, ce sont en réalité 2,5 tonnes de matières et ressources qui sont mobilisées« . Tout ce combat a bien sûr été relayé largement sur les réseaux sociaux, écornant l’image du site incriminé.

Les périls environnementaux que fait peser sur nous l’obsolescence programmée ne semblent pas encore perçus par tous ; pour cela, nous ne pouvons que saluer l’action de l’ADEME sur le cas précis de ces publicités révoltantes.

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