Rob Hopkins : "Le pessimisme est un luxe qu’on ne peut pas se permettre"
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En 2005, il lançait le mouvement des Villes en transition, qui a depuis lors pris une envergure mondiale.
Le Britannique Rob Hopkins était de passage en Belgique il y a quelques jours. Une rencontre vivifiante.

Rob Hopkins rêve que l'imagination prenne le pouvoir et qu'elle anime son "mouvement de communautés" vers la "reconstruction du monde". Ainsi définit-il la philosophie de la Transition. Une dynamique des petits pas qui a pour objectif de nous amener à embrasser un autre modèle de société.

Ce mouvement est "ambitieux, audacieux" mais aussi "expérimental, entrepreneurial et tourné vers la recherche de solutions", explique-t-il. Tout citoyen est poussé à se lancer, à essayer, et même à se tromper.

Et ça tombe bien puisque "nous sommes capables de réaliser des choses que ne peuvent faire nos gouvernements parce que nous pouvons prendre des risques sans que cela ne pose problème".

Depuis 2006, plus de 1500 groupes ont rejoint le Réseau Transition dans une cinquantaine de pays. Vous attendiez-vous à un tel succès ?

Et encore, il existe quantité de groupes non inscrits qui appliquent les principes de la Transition. Nous ne pensions pas que cela allait grandir de la sorte, pas même dans notre propre communauté, à Totnes. Mais les gens se sont montrés intéressés et l’idée s’est étendue d’une manière incontrôlable.

Comment expliquez-vous cet élan ?

On a été chanceux d’arriver au bon moment. Devant les nombreux défis qui se posent à nous, nous avons besoin d’une réponse compatissante. A ce moment-là, l'offre se limitait à l’image du « survival ». L’idée de se rassembler pour imaginer ensemble le futur ne faisait pas partie du paysage malgré le fait que beaucoup de gens se sentaient concernés. La Transition s’est glissée dans cet espace, en proposant un modèle que l’on ne maîtrise pas totalement mais qui incite les gens à essayer.

Par ailleurs, certains aiment l’idée d’avoir de l’influence, en particulier lorsqu’ils constatent que le monde ne tourne pas si rond, que les personnes au pouvoir ne savent pas ce qu’elles font et qu’ils font face à un isolement croissant. La Transition a cet avantage qu’elle ne commence pas par une longue liste d’exigences auxquelles il faut se plier pour être impliqué dans le mouvement. Au contraire, il y a énormément de portes d’entrée. Les projets peuvent se faire dans des domaines différents: économie, business, écologie, éducation… Chacun peut venir avec sa passion et trouver d’autres personnes pour l'accompagner dans son projet.

Par Valentine Van Vyve

Lire la suite sur lalibre.be (14/11/2017)