Espagne : un élu de Podemos appelle à ne pas rembourser la dette
Lors d'un forum rassemblant partis et associations de gauche à Madrid, un eurodéputé du parti de gauche radicale Podemos, qui aspire à gouverner l'Espagne, a appelé samedi à ne pas rembourser la dette publique.
Miguel Urban a affirmé, lors d'une conférence intitulée "L'Union européenne comme champ de bataille" et à laquelle participait l'ancien ministre grec Yanis Varoufakis, que l'Union européenne utilisait la dette "pour tenter de discipliner les peuples d'Europe. Et face à leur discipline, une seule chose s'impose : la désobéissance !"
Un prêt européen de 40 milliards

Le député européen a appelé à la désobéissance "dans les rues et les institutions", affirmant qu'il ne serait ni possible ni légitime de rembourser une dette contractée selon lui par des gouvernements corrompus. "C'est une utopie de penser que nous allons pouvoir payer cette dette. Ce n'est pas seulement une utopie, mais c'est illégitime", a-t-il dit.
L'Espagne a bénéficié en 2012 d'un prêt européen de 40 milliards pour éviter la faillite de son secteur bancaire. Miguel Urban participait au forum social "Plan B", regroupant à Madrid partis et associations opposés à l'austérité dans l'Union européenne.
Un "régime sclérosé, irrationnel et autoritaire"

Podemos, mené par Pablo Iglesias, fondé en 2014, a obtenu 69 députés sur 350 lors des élections législatives du 20 décembre 2015, devenant la troisième force politique d'Espagne. Le parti propose de former un gouvernement avec le Parti socialiste, qui en a obtenu 90, mais les négociations n'ont pas encore commencé.
L'ancien ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a souhaité dans une interview au média en ligne Público "un gouvernement incluant Podemos et d'autres forces progressistes qui forcent le régime sclérosé, irrationnel et autoritaire de Bruxelles et Francfort à adopter de nouveaux paramètres meilleurs pour tous."
Une Europe menacée

"Le pire qui pourrait nous arriver (...) serait que Podemos arrive au pouvoir et que rien ne change", a-t-il ajouté. "Si Podemos ne le fait pas en Espagne, et j'espère et je crois qu'il le fera, quelqu'un le fera, car c'est une nécessité historique", a-t-il déclaré à Público.
L'ancien ministre grec des Finances a lancé début février, sept mois après sa démission du gouvernement d'Alexis Tsipras, un mouvement paneuropéen baptisé DIEM 25 pour plus de démocratie et de transparence dans une Europe menacée, selon lui, de désintégration sur fond de crise des réfugiés, et a appelé "radicaux, libéraux, socialistes, verts" à le rejoindre.

Lire sur le site lepoint.fr (20/02/2016)