2 français lancent le t-shirt 100% en déchets recyclés et équitable
Vous avez probablement déjà eu le sentiment d’être perdu lorsque vous cherchiez à vous habiller de manière responsable ? Entre exploitation humaine et pollutions, difficile d’y trouver son compte. Ce n’est pas étonnant, car les solutions sont pour le moment peu nombreuses, mais se développent ! C’est un problème auquel Hopaal, un projet mené par Mathieu Couacault et Clément Maulavé, souhaite remédier en entrant sur le marché du vêtement. Découverte d’un nouveau projet responsable, éthique et engagé.

L’industrie textile, une industrie particulièrement polluante

Du fait de la forte demande – plus de 10 milliards de t-shirts sont confectionnés chaque année – ainsi que des besoins particuliers du coton – 11.000 litres d’eau environ pour obtenir 1 kilo de coton –, la confection de nos habits a des retombées négatives importantes sur l’environnement. D’autant plus que nos comportements individuels en la matière n’aident pas à rattraper la mise : au contraire, les programmes longs des lave-linge associés à l’utilisation d’un sèche-linge peuvent aboutir, au cours de l’ensemble de la vie d’un t-shirt, à une pollution 17 fois plus importante que celle qui résultait seulement de sa fabrication. Certains pays comme la Chine sont asphyxiés par les rejets de cette industrie.

L’industrie du textile se place ainsi au second rang des industries les plus polluantes, juste derrière l’industrie du pétrole. Elle est à l’origine d’une grande consommation d’énergie, et de l’utilisation de nombreux colorants et intrants chimiques nocifs pour la santé et l’environnement. Devant ce constat, il est grand temps de développer des alternatives soutenables.

Des habits en plastique et tissus recyclés

Afin de répondre aux défis en matière de pollution évoqués plus haut, Hopaal propose un modèle économique à la fois innovant et original sous un concept à double vocation, « minimiser et maximiser ».

Minimiser. La ligne de t-shirts qui sera mise sur le marché est fabriquée à 100 % sur la base de matériaux recyclés. Grâce à un procédé mécanique nécessitant seulement 40 litres d’eau, Hopaal est capable de transformer des chutes de tissus et des bouteilles en plastique en de tout nouveaux vêtements. La matière première vient d’Inde, qui selon Hopaal est l’un des seuls pays au monde qui dispose de la technologie nécessaire pour transformer les bouteilles et les chutes de tissus. Les finitions seront réalisées en France, dans un atelier toulousain.

Plus concrètement, lorsque le plastique des bouteilles est amené à une température élevée, il peut être transformé en fil polyester. L’entreprise souligne d’ailleurs que ce procédé est beaucoup plus économe en énergie que celui utilisé habituellement dans la confection de polyester. D’ailleurs, les deux porteurs de projet assument que l’usine sélectionnée pour effectuer le processus s’alimente en énergie solaire et éolienne pour fonctionner ! De cette manière, Hopaal souhaite valoriser des déchets, réduire les pollutions ayant pour origine le plastique et diminuer drastiquement les dépenses en eau et en énergie. Une façon de minimiser son impact sur la planète tout en répondant à un besoin alimentaire : s’habiller.

Maximiser. 10% du prix sera reversé à une association partenaire d’Hopaal. Selon les fondateurs, l’impact social d’Hopaal est ainsi maximisé « en permettant à ses clients de s’investir dans des actions concrètes et positives ». La méthode d’Hopaal est certifiée quant à son respect des droits sociaux et environnementaux. Elle répond notamment aux normes de la Fair Wear Foundation, de Global Recycled Standard et de Organic Blended. Les travailleurs bénéficient donc d’un meilleur salaire que dans l’industrie du textile.

Afin de lancer leur projet, les deux jeunes entrepreneurs à l’initiative d’Hopaal poursuivent actuellement une campagne de crowdfunding. Et ils voient déjà plus loin : leur intention est d’élargir leur gamme de vêtements dès que possible !

A lire sur le site de mrmondialisation.org (12/06/2016)