Sortir du nucléaire en moins de 10 ans : oui c’est possible !
Pourquoi le NPA propose-t-il un schéma de sortie du nucléaire en 10 ans maximum ?
Parce que c’est à la fois indispensable et parfaitement réalisable !


Cela doit résulter de la conjonction de deux facteurs : d’un côté la baisse de la demande en électricité par une politique de sobriété (rénovation de l’habitat, refus du gaspillage...) et d’économies, et de l’autre côté un développement massif des énergies renouvelables (ER). Pour y parvenir, les obstacles ne sont plus techniques, tant les innovations en matière d’énergies renouvelables et de stockage ont été importantes ces dernières années, mais bien politiques et financiers.

En France, comme ailleurs, c’est la logique capitaliste qui est le principal obstacle à cette nécessaire révolution énergétique. Même si la filière électro-nucléaire est en train de s’écrouler, ses industriels s’accrochent encore à leur phénoménale source de profit et bénéficient d’appuis politiques à droite comme à gauche. Malgré l’horreur de Fukushima, les partis de gouvernement (UMP, PS) sont toujours clairement pour continuer le nucléaire. Pour Marine Le Pen et le FN « abandonner le nucléaire, c’est se tirer une balle dans le pied ».

De son côté, le parti dit « écologiste » se prononce pour une sortie du nucléaire en 25 ou 30 ans : ce choix présenté comme raisonnable est manifestement dicté par le souci d’une compatibilité électorale avec le parti socialiste pro-nucléaire.

Quant à la France insoumise de Mélenchon, elle fait sienne un scénario de sortie en 20-25 ans tout aussi timoré (scénario négaWatt) et reste scotchée à un Parti communiste toujours pronucléaire. Demander la sortie en 20-30 ans, c’est donner raison à EDF qui réclame le prolongement de ses réacteurs pour cette durée alors que la plupart ont déjà plus de 30 ans ce qui fait courir le risque d’un Fukushima français.

C’est aussi accepter le prolongement du nucléaire jusqu’au moment où l’uranium commencera à manquer.

C’est une imposture irresponsable ! Quant à la majeure partie des grandes ONG écologistes, toutes engluées dans la logique des tables rondes et autres sommets de l’environnement organisés par le gouvernement (c’est là que se joue la distribution des subventions), elles restent bien discrètes sur le sujet.

Il y a pourtant urgence absolue !

Après la catastrophe de Fukushima où rien n’est définitivement sous contrôle, et malgré les efforts des travailleurs japonais pour empêcher un désastre encore plus grand, l’humanité est toujours sous la menace du pire. Cette tragédie a révélé au monde de façon encore plus évidente l’urgence absolue à se mettre à l’abri des méfaits du nucléaire. Accidents aux conséquences gravissimes, effets de la radioactivité sur la santé, production de déchets hautement nocifs et ingérables, énormes difficultés pour le démantèlement des centrales, pollution des rivières indispensables au refroidissement des réacteurs, production d’armes nucléaires… : les raisons de sortir du nucléaire sont multiples.

Il faut une voix pour le crier et dire qu’il est tout à fait possible de sortir rapidement du nucléaire. C’est pourquoi celles et ceux qui ont choisi de se rassembler au sein du NPA pour lutter contre le capitalisme et aussi contre le nucléaire, ont décidé de s’y coller.

Sortir du nucléaire et lutter contre l’effet de serre : ce sont deux objectifs parfaitement compatibles.

La sortie du nucléaire doit se faire en tenant compte de la problématique énergétique globale et notamment de l’effet de serre et doit donc viser à minimiser autant que possible le recours aux énergies fossiles.

Notre scénario ne constitue absolument pas un obstacle à la réalisation de l’objectif de réduction des émissions de CO2 dès lors qu’aucun recours supplémentaire à l’énergie fossile ne sera nécessaire. De plus, le recours à la cogénération que nous préconisons induit une vraie baisse des émissions de gaz à e et de serre, qui s’accentuera largement après les 10 ans si l’on suit la voie que nous proposons. Enfin, l’ensemble de ces projections est à inclure au sein d’une logique beaucoup plus globale de baisse d’émission de CO2 notamment au niveau des transports, principal facteur émetteur.
Dans un souci de crédibilité totale, ce scénario se fonde sur des hypothèses réalistes qui prouvent que sortir du nucléaire en 10 ans est possible.

Mais ces hypothèses sont minimalistes. Il est évident qu’il est possible de faire encore mieux et plus vite et d’éviter ainsi rapidement le moindre recours à toute production émettrice de gaz à effet de serre.

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26/04/2017