Nantes veut féminiser le nom de ses rues (et il y a du boulot)
EGALITE Un appel à idées a été lancé par la ville pour constituer une liste de noms féminins pour les futurs voies et équipements...

Pont Anne-de-Bretagne, place Rosa-Parks, médiathèque Lisa-Bresner… Qui saurait citer d’autres rues ou équipements qui portent des noms de femme? Il faut dire qu’à Nantes, comme dans les autres villes de France, elles sont loin d’être majoritaires.
Sur environ 3.000 rues,  plus d’un millier porte le nom d’un personnage célèbre. Et seules 100 d’entre elles font référence à une grande dame. Trop peu, juge la ville de Nantes, qui vient de lancer un grand appel à idées aux habitants pour féminiser notre environnement, via le conseil pour l’égalité hommes-femmes.

Décédées il y a au moins un an

« Davantage de noms féminins, ça permet de donner plus de visibilité aux femmes et donc d’aller vers davantage d’égalité, au cœur de notre projet », assure Aïcha Bassal, adjointe au maire à la vie associative, l’égalité et la lutte contre les discriminations. Concrètement, sur Internet, les habitants peuvent proposer le nom de grandes figures, décédées il y a au moins un an, car il faut pouvoir étudier les biographies dans leur ensemble.
Après le 20 février, la liste sera examinée lors d'une réunion du conseil pour l'égalité hommes-femmes. Puis elle sera de nouveau soumise au vote, avant d’être proposée aux élus qui pourront l’utiliser à chaque fois qu’une nouvelle voie sera inaugurée. « Aucune rue ne sera débaptisée, précise Aïcha Bassal. En attendant les nouvelles livraisons, on a plusieurs salles qui n’ont pas de nom propre : la salle festive Nantes-Nord, ou la Nantes-Erdre par exemple.»

Des premières idées

Sur Internet, l’enthousiasme semble en tout cas au rendez-vous. Parmi les premières idées, Sœur Emmanuelle, Simone de Beauvoir ou Florence Arthaud pourraient par exemple rejoindre les déjà attribuées Olympe de Gouges, Nathalie Sarraute, ou Marie-Angélique Duchemin, première femme à avoir reçu la légion d’honneur.
La ville encourage aussi les propositions et références nantaises : Sophie Trébuchet, mère de Victor Hugo, née à Nantes, y a par exemple déjà sa place, près du jardin des Plantes. Tout comme Barbara,  qui a consacré une chanson à la cité des Ducs, et y a désormais une (toute petite) rue, quartier Beaujoire.

Par Julie Urbach (28/01/16)

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