Mobilité partagée : un bienfait pour l’environnement encore trop peu développé ?
Depuis de nombreuses années, ce que de nombreux experts appellent l’« autosolisme » – pour désigner le fait de circuler seul dans sa voiture – est fortement privilégié en ville. Si au XXème siècle, alors que les connaissances générales de la population sur l’environnement  n’étaient qu’à un stade embryonnaire, ce concept ne posait pas spécialement de problème, aujourd’hui, la situation est tout à fait différente.

Chaque jour, plus de 15 millions de Français se rendent à leur travail, seul, au volant de leur voiture particulière. En parallèle, plus du tiers des émissions d’hydrocarbures et 50 % des émissions de monoxydes de carbone sont le fait de la voiture en ville. Pollution, consommation d’énergie non renouvelable, problèmes de recyclabilité des voitures en fin de vie, etc. La population urbaine allant en augmentant, les voitures particulières fourmillent aujourd’hui dans les villes et provoquent une congestion de la circulation particulièrement néfaste pour l’environnement.

Autopartage, covoiturage et VTC : combattre l’« autosolisme » pour lutter contre la pollution

Alors que l’ère de la voiture particulière doit aujourd’hui prendre fin, au profit d’une mobilité urbaine plus responsable et respectueuse de l’environnement, une profonde mutation de nos déplacements pourrait bien s’opérer dans les années à venir avec la généralisation de la « mobilité partagée ». Autopartage, covoiturage ou encore transports à la demande, de nouvelles sortes de mobilités émergent et proposent des alternatives intéressantes à la voiture particulière. En parallèle, le secteur se développe à vitesse grand V. Qui n’a pas entendu parler, voire même déjà sollicité, des services comme BlablaCar, OuiCar, Drivy, Zipcar, mais aussi Uber, Chauffeur Privé ou encore Snapcar ? L’expansion rapide du secteur permet de croire que la société se dirige peu à peu vers la diminution du nombre de véhicules en circulation et un renouvellement rapide du parc automobile, qui sera à terme plus récent et donc plus propre.

L’année dernière, le MIT a analysé 150 millions de trajets effectués par 13 000 taxis New-Yorkais. Les résultats de l’étude ont montré que si les usagers des taxis avaient attendu une moyenne de 5 minutes supplémentaires par voyage pour partager la course avec un autre passager sur le chemin, le temps de transit aurait alors pu être réduit de 30 %. Une diminution synonyme d’une réduction du taux de pollution et de congestion. L’étude établit également qu’aujourd’hui, 95 % des trajets pourraient être partagés. Un « covoiturage dynamique » développé par différentes entreprises du secteur, UberPOP et Lyft – avec leur service de VTC conduits par des particuliers et pouvant être partagés avec des inconnus – en tête de file. S’il séduit les consommateurs, plus par son prix que pour ses bienfaits environnementaux malheureusement, ce concept se déploie cependant difficilement en France, et plus globalement en Europe, freiné par une incertitude juridique qui joue aujourd’hui en sa défaveur.

Alors que ce marché n’existait pas il y a encore quelques années, le cadre juridique autour de ce secteur reste flou. Résultats : le secteur peine à se développer, par manque d’attractivité et d’investissements. Les entreprises souhaitant s’impliquer dans le covoiturage dynamique se retrouvent la plupart du temps confrontées à un marasme juridique préoccupant. Alors que la loi se doit de s’aligner aux évolutions de la société, sous peine de se retrouver obsolète, les réflexions législatives ne paraissent clairement pas à la hauteur  des enjeux qui entourent le secteur. Rappelons-le s’il le faut : que ce soit par l’autopartage, le covoiturage ou encore par l’utilisation de VTC, les mobilités alternatives d’aujourd’hui pourraient bien représenter notre salut de demain.

Par Paul
A lire sur le site de univers nature (23/03/15)