Le groupe dirigé par Thomas Piketty présente son plan pour « une Europe plus juste »
Le manifeste des Européens progressistes demande 800 milliards d’euros de prélèvements pour lutter contre les inégalités, le désenchantement, le changement climatique et les migrations

Jennifer Rankin à Bruxelles Dim. 9 déc. 2018 18h00 GMTDernière modification le Lun 10 Déc 2018 09h47 GMT traduit en Français par Google

Un groupe d’Européens progressistes dirigé par l’économiste et écrivain Thomas Piketty a élaboré un nouveau projet audacieux pour une Europe plus juste afin de s’attaquer à la division, au désenchantement, à l’inégalité et au populisme de droite balayant le continent.

Le plan, élaboré par plus de 50 économistes, historiens et anciens politiciens d’une demi-douzaine de pays, prévoit de lourdes taxes sur les multinationales, les millionnaires et les émissions de carbone afin de générer des fonds pour s’attaquer aux problèmes les plus urgents du jour, notamment la pauvreté, les migrations et le changement climatique. et le prétendu déficit démocratique de l’UE.

Notre manifeste pour sauver l’Europe de soi

Thomas Piketty

Le « manifeste pour la démocratisation de l’Europe », annoncé par le Parlement britannique sur le vote décisif du Brexit, indique que les institutions de l’UE sont bloquées dans « une impasse technocratique » qui profite aux riches.

« Après le Brexit et l’élection de gouvernements anti-européens à la tête de plusieurs pays membres, il n’est plus possible de continuer comme auparavant », indique le document.

« Nous ne pouvons pas simplement attendre les prochains départs ou un nouveau démantèlement sans apporter de changements fondamentaux à l’ Europe d’ aujourd’hui . »

Cette décision souligne le fossé qui sépare les préoccupations du Royaume-Uni et celles d’outre-Manche. Alors que le Royaume-Uni est accablé par son processus de sortie de l’UE tortueux, les forces politiques européennes pro-UE s’inquiètent d’éviter des pertes aux populistes anti-européens lors des élections européennes de mai prochain.

Les auteurs de gauche critiquent les mouvements voués à «traquer les étrangers et les réfugiés», mais aussi les partis qui adhèrent à ce qu’ils appellent «le libéralisme hardcore et la généralisation de la concurrence».

Parmi les signataires figurent l’ancien Premier ministre italien Massimo D’Alema et le politologue belge et maire socialiste de Charleroi, Paul Magnette. Michael Jacobs, qui a conseillé l’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown, est également un signataire.

Au cœur du manifeste se trouve l’appel à une assemblée européenne dotée d’un budget pouvant atteindre 800 milliards d’euros par an, financée par une imposition plus efficace des bénéfices des sociétés, des revenus et de la richesse.

Guardian Today: les manchettes, l’analyse, le débat – directement à vous

L’UE a été accusée de ne pas avoir résolu le problème de l’injustice manifeste d’énormes multinationales telles que Apple, Google et Amazon, qui canalisent leurs bénéfices par l’intermédiaire d’États membres où les impôts sont les plus bas.

Le budget représenterait 4% du PIB de l’UE, soit quatre fois le budget actuel. Les fonds proviendraient de quatre sources: une taxe supplémentaire de 15% sur les bénéfices des sociétés, des augmentations d’impôt sur les particuliers gagnant plus de 100 000 €, un impôt sur la fortune personnelle supérieur à 1 M € et une taxe sur les émissions de carbone.

La moitié du produit serait reversée aux gouvernements des États membres. Un quart irait à la recherche, à l’innovation et à l’éducation. Un fonds pour mieux gérer la migration et un fonds pour rendre l’agriculture et l’industrie plus vertes en bénéficieraient également...

Lire la suite sur le site Anti-K