La solution à la crise climatique est dans notre lutte paysanne pour la souveraineté alimentaire et énergétique !
La prochaine conférence des Nations Unies sur le changement climatique aura lieu du 6 au 17 novembre à Bonn, en Allemagne. La Terre-Mère se réchauffera de façon dramatique et l’humanité sera affectée par des conditions climatiques défavorables et en plus une élévation du niveau de la mer sans précédent. Le système capitaliste, alimenté par la cupidité des profits, n’est pas capable de faire face à la crise climatique actuelle. Même l’accord de Paris de la COP21 et ses propositions inadéquates pour maintenir les températures inférieures à 2 degrés Celsius sont dans l’incertitude, avec le récent retrait du président américain Donald Trump.

Cette année on a témoigné la croissance de l´impact du changement climatique soit en ampleur comme en intensité des Ouragans (Harvey, Irma, Maria, etc.), des inondations (Inde, Népal, Bangladesh, Sierra Leone, etc.) tempêtes, sécheresse, vague de chaleur et plus encore. Des milliers de personnes déplacées, des milliers de morts et disparition totale de certains territoires insulaires. Dans plusieurs cas, les peuples ont perdu toutes les ressources nécessaires pour vivre. Les plus affectés sont les paysans et paysannes, les pauvres, les travailleurs et travailleuses ruraux, les indigènes, les pêcheurs et pêcheuses.

Nous connaissons bien la cause de cette crise climatique : les systèmes alimentaires industriels mondiaux sont responsables de plus de 50% des émissions de gaz à effet de serre par l´utilisation intensive de produits agrochimiques, des toxines, d´énergie fossile, de l´accaparement des terres et la dégradation des forêts. Les auteurs de la crise, utilisant leur « muscle monétaire », font pression maintenant et plaident pour de fausses solutions : L´agriculture dite « climatiquement intelligente », le OGM, REDD et REDD+, « carbone bleu » et tous les autres schémas d´économie verte qui cherchent la financiarisation de la nature et ses services. Les multinationales polluent les négociations sur le climat et les convertissent en lieu du pouvoir économique et financier sur les peuples, au détriment de nos droits.

Au fur et à mesure que la COP23 s´approche, nous réaffirmons l´importance de lutter pour des politiques publiques qui promeuvent et soutiennent l´agroécologie, les systèmes énergétiques locaux contrôlés par la communauté et l´action collective pour une transition juste de carburants fossiles et les fausses solutions énergétiques qui encouragent la capture corporative de nos ressources naturelles. Notre agroécologie paysanne nourrit le sol en matière organique, conserve et récupère la biodiversité, en utilisant le savoir-faire de nos peuples et notre Mère-Terre pour nous nourrir. Nous rejetons toute tentative de l´agro-négoce de vouloir opter pour l´agroécologie et nous nous engageons à défendre et promouvoir notre agroécologie paysanne !

Pour La Via Campesina, nos terres, notre savoir-faire, nos semences et notre droit ne sont pas négociables ! Nous appelons au renforcement de toutes les mobilisations contre ce système qui engendre les crimes climatiques actuels et futurs. Nous devons lutter contre tous les accords de libre-échange et les désastreux projets pétroliers, gaziers et miniers, ainsi que tous les mégaprojets exclusifs (barrages, autoroutes, aéroport, plantations, etc.) Nous devons transformer de toute urgence les systèmes de production financiers, sociaux et écologiques, ainsi que le partage du travail et de la richesse, la préservation des biens communs tels que l´eau, la terre, la flore et la faune.

Nous faisons appel à nos alliés,  à nos amis et  à nos mouvements sociaux à se mobiliser avec la société civile  au lieu où se tiendront les négociations de l´ONU sur le climat à Bonn, en faisant entendre notre voix et faisant connaître nos vraies solutions.

Par Agribusiness (20/10/2017)
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