Des petits barrages hydroélectriques, écolos et rentables, pour produire une électricité de proximité
Deux-mille petits barrages hydroélectriques sont abandonnés en France, depuis la domination de l’électricité nucléaire. Ercisol, une société à statuts coopératifs, a décidé d’investir dans ces énergies renouvelables de proximité et de réhabiliter plusieurs barrages dans les Vosges, tout en limitant au maximum les contraintes pesant sur l’environnement des rivières. Un seul de ces barrages peut alimenter en électricité un village de quelques centaines d’habitants.

Cet article a initialement été publié dans le journal Lutopik.

À Raon-l’Etape, cité vosgienne au milieu des forêts, coule la Meurthe. Une situation géographique propice au développement de l’industrie du papier. Dans cette petite ville de 6400 habitants, il a existé jusqu’à trois papeteries, dont une a cessé son activité il y a peu. Il y a encore une trentaine d’années, ces industries utilisaient l’eau de la Meurthe pour s’alimenter en énergie. Puis le nucléaire est arrivé, et les petits barrages hydroélectriques ont été abandonnés. « Hyper subventionnée, l’électricité nucléaire était beaucoup moins chère. L’État a volontairement tué les petites centrales hydroélectriques », déplore Jean-Paul François. Farouchement opposé au nucléaire et mû par l’envie de laisser un environnement sain à ses petits-enfants, ce professeur d’électro-technique fraîchement retraité s’est lancé dans la reconquête des petits barrages.

Pour cela, il rejoint en 2014 Ercisol, une société fondée en 2010 par 35 associés qui se sont donnés pour objectif de développer des projets citoyens d’énergie renouvelable. Seuls deux d’entre eux ont travaillé ou travaillent directement dans le secteur de l’énergie renouvelable, mais chacun a quelque chose à apporter : des compétences en comptabilité, en maçonnerie, en relationnel. « Pour vivre, il faut de l’énergie. Mais il existe d’autres moyens de production qu’en polluant ou en passant par des grandes sociétés qui ponctionnent l’argent des contribuables », explique Jean-Paul François.


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Par Sonia Pignet (Lutopik)