"Dismaland", le parc d'attractions de Banksy, démonté au profit des réfugiés de Calais
ARTS VISUELS
Après un peu plus d'un mois d'exploitation à Bristol, "Dismaland", le parc d'attractions lugubre et subversif de Banksy, va être démonté au profit des réfugiés de Calais. Le but : construire des abris dans le camp appelé "la Jungle". Sur le site du parc, un message annonce que tous les morceaux de bois et les accessoires démontés seront envoyés vers la ville française. Est également précisé, de manière ironique, que "Aucun ticket ne sera disponible en ligne".
 
Dismaland était une installation éphémère, qui n'aura duré que du 22 août à ce dimanche 27 septembre. L'exposition réunissait des œuvres de Banksy et d'une cinquantaine d'artistes, tels que les britanniques Damien Hirst et David Shrigley, les espagnols Escif et Paco Pomet ou encore l'américaine Jenny Holzer.
 
Une réplique brûlée du château de Disneyland, une Cendrillon morte dans un accident de carrosse et encerclée par des paparazzi, un manège de chevaux dont l'un pendouille sous un boucher assis sur des caisses labellisées "lasagnes" ou encore un ancien camion de la police utilisé en Irlande du Nord transformé en toboggan pour enfants : voici quelques-unes des "attractions" que proposait Dismaland.
 
Dès l'entrée, le nom du parc -fusion de dismal (lugubre en anglais) et Disneyland- annonçait la couleur, ainsi que son sous-titre, "Bemusement park" (parc confus), et son slogan, "la nouvelle attraction britannique la plus décevante".
 
"Ce n'est pas un coup contre Disney", avait assuré Banksy lors d'une visite en avant-première et en petit comité. "C'est un parc thématique dont le thème principal est que les parcs thématiques devraient traiter de thèmes plus sérieux". "C'est une vitrine des meilleurs artistes possibles", avait ajouté l'artiste originaire de Bristol.
 
Personnage mythique de la scène graffiti, Banksy, dont ni l'identité ni le visage ne sont connus, s'est livré à plusieurs actions spectaculaires. Début 2015, il s'est ainsi rendu clandestinement à Gaza pour réaliser des graffitis dénonçant les conditions de vie des habitants. Aujourd'hui, il met donc son projet au service des réfugiés en attente d'un passage de Calais vers la Grande-Bretagne. Le démontage devrait durer trois semaines. 

Lire sur LaLibre.be (28/09/15)