Olivier Bonfond : POURQUOI J’AI TUE TINA

Propos recueillis par Aurélien Berthier et Sarah de Liamchine

« Vous critiquez, mais qu’est-ce que vous proposez alors ? » est peut-être la question la plus entendue par les militants progressistes après une tirade anticapitaliste. À cette question, Olivier Bonfond répondrait sans doute : « tuer TINA ». TINA c’est l’acronyme de la célèbre expression de Margaret Thatcher « There is no alternative », suivant laquelle il n’y aurait pas d’autre horizon possible que le capitalisme mondialisé. Dans un livre enthousiasmant, l’économiste et militant liégeois regroupe, articule et développe tout un arsenal de propositions pour enfin assassiner le néolibéralisme dans les têtes.

 

Impliqué de longue date dans la question des dettes illégales et illégitimes, chercheur de terrain associé au CEPAG (Centre d’éducation populaire André Genot) et au CADTM (Comité pour l’abolition des dettes illégitimes) Olivier Bonfond est économiste et militant altermondialiste. Il est aussi le créateur de bonnes-nouvelles.be, site internet qui met en avant les victoires sociales et politiques, et qui nous rappelle que oui, les changements sont possibles et que les luttes peuvent fonctionner. Aujourd’hui, il publie « Il faut tuer TINA », un ouvrage qui propose en 500 pages pas moins de « 200 propositions pour rompre avec le fatalisme et changer le monde ». Construit en quinze chapitres qui correspondent à autant de thématiques, le livre expose de multiples alternatives possibles et exemplaires. On part d’un état des lieux, des stratégies gagnantes, des objectifs souhaitables pour une alternative non capitaliste pour ensuite passer à des thématiques définies telles que la dette, l’économie, la finance, les inégalités, l’agriculture, l’écologie, les inégalités, les médias, la culture, le féminisme ou encore les droits sociaux qu’il décline en un ensemble de mesures désirables et concrètes. Puissant remède au fatalisme, ce livre nous rappelle ou nous apprend ce qui a marché, ce qui marche encore, et ce qui pourrait fonctionner chez nous ou ailleurs pour changer la vie, en mieux.

 

Olivier Bonfond présentera son livre le jeudi 30 mars 2017

de 12 à 14h dans le cadre des Midis de PAC.

Rue Lambert Crickx, 1070, Bruxelles

Entrée gratuite/ Toutes les infos ici

 

Pourquoi faut-il tuer TINA, tuer le « There is no alternative » ?

Aujourd’hui, on voit bien que la direction qui est prise est fatale pour l’Humanité et pour les écosystèmes. Elle nous mène vers l’abime ou la barbarie. Nous avons l’obligation de trouver une autre voie que celle qui est prise aujourd’hui. C’est pour cela que je dis qu’il faut tuer TINA, qu’il faut rompre avec le fatalisme.

Des millions de gens sont indignés par la situation. Ils voient bien que cela va de plus en plus mal et ils aimeraient penser un autre monde, mais ça reste flou. Or, il ne suffit pas d’être dégoûté pour se mettre en mouvement. En effet, l’indignation et la colère ne suffisent pas à porter un mouvement de transformation sociale. Comme l’indique Frédéric Lordon, il manque un élément : « le vrai carburant de la transformation, c’est l’espoir » !

Au sein du mouvement altermondialiste, j’ai constaté qu’on passait souvent beaucoup plus de temps à critiquer le système plutôt qu’à élaborer et débattre des alternatives. Bien sûr, l’analyse critique est très importante, car c’est à partir d’un bon diagnostic qu’on peut faire de bonnes propositions. Mais, je pense qu’on réserve trop peu de place aux alternatives possibles. Je me suis donc lancé dans l’écriture de ce livre qui m’a pris quelques années — précisément sept ans — pour mettre en évidence des perspectives claires et des propositions crédibles et concrètes qui pourraient être mises en œuvre immédiatement avec de la volonté politique.

 

C’est un mode d’emploi, une sorte de manuel pour penser d’autres mondes ?

Je ne le vois pas comme un manuel parce que je ne présente pas une solution miracle. C’est d’ailleurs l’un des pièges à éviter que je pointe dans mon livre. On ne peut pas d’un côté, reprocher au FMI ou d’autres institutions néolibérales d’imposer les mêmes mesures d’austérité partout dans le monde et, de l’autre côté, affirmer nous aussi qu’il n’y aurait qu’un seul modèle alternatif. Ce n’est donc pas un manuel, mais un ensemble de propositions. Mais ce n’est pas non plus une liste de supermarché. Nous avons essayé de les organiser dans un ensemble cohérent et de les articuler entre elles pour proposer une logique et un modèle alternatif cohérent.

Je précise tout de même, dans le chapitre 4, que ce modèle devra nécessairement être non capitaliste. C’est-à-dire que la recherche du profit, la croissance économique, la concurrence, la compétition, la compétitivité ne pourront plus être à la base des modèles à construire. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura plus du tout de concurrence, d’entreprises rentables, etc., mais qu’il faut que d’autres principes président au fonctionnement des sociétés humaines.

 

Comment combattre et déconstruire une pensée dogmatique comme l’idéologie néolibérale, souvent basée sur la croyance (en la toute puissance de l’initiative privée, de l’austérité, du libre-échange, de la croissance etc.) ? Comment développer chez chacun des capacités d’autodéfense intellectuelle comme vous les nommez ?

Je pense que la question des exemples concrets joue un rôle fondamental à ce niveau-là. Ils montrent qu’on peut faire autrement et que cela peut marcher. Par exemple, face à l’idée souvent ressassée dans les médias que toute mesure progressiste s’attaquant aux intérêts des grandes entreprises va faire fuir ces dernières, il est utile de rappeler l’exemple de la Bolivie. En 2006, le président Evo Morales a décidé de faire passer le taux de taxation des multinationales exploitant le gaz bolivien de 12 à 80 %. Malgré les affirmations, relayées par les médias dominants, selon lesquelles les entreprises allaient partir et que l’économie allait s’effondrer, il n’en fut rien. Les entreprises sont restées là, sont restées rentables, et paient les 80 % de taxes demandées. Grâce à cette mesure, l’État bolivien a pu multiplier par 10 ses investissements publics entre 2005 et 2013, notamment dans des secteurs productifs tels que le lithium, la pétrochimie et le fer, mais aussi dans le social, avec des résultats socioéconomiques très positifs. En huit ans, il a également pu éradiquer l’analphabétisme, réduire très fortement la pauvreté et l’extrême pauvreté, faire baisser fortement le taux de chômage (5,5 % en 2012), augmenter le salaire minimum de 88 %, renforcer le système de retraite, etc.

Autre exemple : le Glass-Steagall Act imposé par Roosevelt en 1933 a donné des résultats très positifs. Cette mesure, imposant une séparation rapide entre les banques de dépôt et les banques d’affaires, sous peine de poursuites pénales, n’a pas du tout fait plaisir aux banques. Elles ont prétendu qu’elles allaient faire faillite… et puis elles ont cloisonné leurs activités et respecté la loi, par peur des sanctions. Et pendant presque 35 ans, il n’y a quasiment plus eu aucune crise bancaire…

 

Vous mettez aussi en avant les pièges de départ à éviter comme celui de rester englué dans le fatalisme, de proposer une solution miracle, ou d’abandonner dès les premières difficultés. Pourquoi ces rappels ?

Des millions de personnes sont indignées, aimeraient réellement faire quelque chose, mais finalement, décident, pour différentes raisons, de ne pas se mettre en action. J’ai donc essayé de donner quelques clés de base, notamment sur base de mon expérience militante, de donner l’envie de se lancer dans la bataille du changement avec courage, sérénité et humilité.

Par exemple, il faut souvent commencer par écarter l’idée qu’on voudrait créer une sorte de paradis terrestre, un monde parfait, sans aucun drame humain. Les gens auront toujours des problèmes sociaux, psychologiques, il y aura toujours des poches d’inégalités, etc. Mais réduire radicalement les inégalités, éradiquer la faim dans le monde, transformer le modèle énergétique, voilà des objectifs à la fois ambitieux et parfaitement réalisables.

Il est aussi nécessaire de montrer que des grands pas en avant sont possibles, qu’il ne faut pas attendre forcément longtemps comme on essaye de nous le mettre dans la tête à coup de « vous comprenez, il faut être patient, les choses avancent petit à petit ». Il y a des possibilités que cela aille beaucoup plus vite qu’on ne le dit, comme l’exemple bolivien que je viens de donner.

 

Sous quelles conditions des grands pas comme celui-ci sont-ils possibles ?

Cela se produit lorsque que les populations sont convaincues, conscientisés et mobilisées autour de questions majeures, qu’il y a une volonté politique réelle et que cette volonté s’appuie sur la mobilisation populaire afin de mettre en place des mesures fortes, des mesures radicales – c’est-à-dire s’attaquant à la racine du problème — qui visent à favoriser les intérêts de l’immense majorité de la population, même si cela implique une confrontation avec les puissances économiques et financières Quand ces trois éléments sont réunis (mesures fortes, volonté politique et mobilisation populaire), le visage d’un pays ou d’une région, peut changer radicalement en quelques années.

 

Vous indiquez dans votre chapitre sur la finance qu’un audit de la dette permettrait d’annuler une grande partie de celle-ci. Est-ce qu’une annulation constitue la condition sine qua non pour pouvoir mener une politique progressiste ?

Si ce n’est pas une condition sine qua non, c’est en tout cas est un élément fondamental de l’alternative. On peut difficilement rompre avec la logique néolibérale et mettre en place des politiques progressistes si on ne se libère pas du joug de la dette, constituant un outil de domination. Mais l’annulation de la dette n’est pas une solution miracle, il faut la combiner avec d’autres mesures comme le contrôle des mouvements de capitaux, la socialisation du secteur financier et d’autres secteurs stratégiques, la réforme de la fiscalité, des plans d’investissement très ambitieux pour la transition écologique ou encore des réformes démocratiques en profondeur pour sortir de la caricature de démocratie dans laquelle nous sommes. La question démocratique est d’ailleurs un des plus gros chapitres de mon livre, il comporte 26 mesures pour avancer vers une démocratie réelle.

Et puis, il faut bien sûr créer les conditions pour s’engager dans une mobilisation populaire, pour pousser les gens à s’impliquer et à prendre leur destin en main. L’Histoire nous l’apprend : la plupart des mesures progressistes qui ont été décidées n’émanent pas de dirigeants politiques qui avaient eu de bonnes idées, mais elles ont été le fruit de luttes sociales, de pressions populaires, de revendications fortes qui ont poussés des gouvernements à aller dans telle ou telle direction. Là-dessus, je pense qu’on peut aussi rester positif. Si la direction prise est pour l’instant mauvaise, et que les idées racistes et xénophobes sont en train de monter en raison de la crise, on observe tout de même un réveil des peuples.

 

Comment s’exprime ce réveil des peuples ?

On peut citer des exemples très récents comme la Roumanie où, face au vote d’une loi visant à rendre plus difficile la lutte contre la corruption, le peuple s’est mobilisé comme jamais et a fait reculer le gouvernement en six jours. On peut aussi donner l’exemple de l’Islande : en avril 2016, les manifestations du peuple islandais ont forcé le Premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson à démissionner, après des révélations sur son implication dans le scandale des Panama papers. Ou encore celui de la Pologne qui voulait revenir sur le droit à l’avortement. Les Polonaises se sont mises en mouvement et ont fait reculer le gouvernement en une semaine !

 

Vous avez consacré tout un chapitre à la culture que vous envisagez comme un outil de résistance et de transformation sociale. Qu’est-ce que vous entendez exactement par là ?

Commençons par rappeler que la culture est beaucoup plus large que l’art avec lequel on la confond souvent. La culture, c’est l’ensemble des outils éducatifs, sociaux, politiques et idéologiques, qui participent à la construction de notre identité et de notre compréhension du monde. Ainsi, l’école, l’éducation populaire, les arts (cinéma, théâtre, peinture, littérature, musique…) mais aussi les modes de vie, les médias et la démocratie sont pour moi des éléments qui font partie de la culture.

Prenons l’école. S’il y a des choses positives dans le système éducatif actuel, on peut cependant constater que l’école sert essentiellement à habituer nos enfants à la soumission et à les adapter aux modes de fonctionnement et aux valeurs du système capitaliste. Il faut donc rompre radicalement avec cette vision étroite et construire une école qui soit un levier de transformation de la société. Il faut essayer de penser l’école pour qu’elle devienne à la fois un outil d’intégration — il ne faut pas oublier que les citoyens doivent quand même pouvoir vivre dans la société dans laquelle ils évoluent — et en même temps un outil de rébellion, de refus de l’acceptation du système.

Le système éducatif dans son ensemble (enseignement primaire, secondaire, supérieur, de promotion sociale, mais aussi l’éducation populaire et la recherche fondamentale et appliquée) devrait s’envisager d’abord à partir d’une question simple : de quoi notre société a-t-elle besoin pour avancer vers l’émancipation sociale sans détruire la planète ? Le contenu et la pédagogie éducative devraient se construire à partir des réponses que l’on donne à cette question. Veillons cependant à ne pas remplacer une vision utilitariste de l’enseignement par une autre. L’émancipation sociale et la protection de l’environnement doivent orienter l’éducation, sans pour autant en devenir l’alpha et l’oméga, car il n’y a pas d’émancipation sociale sans émancipation individuelle (et inversement). Apprendre la musique, la danse, la littérature ou la poésie participe pleinement à la construction d’une société émancipée.

 

Justement, quel est le rôle de l’art dans la transformation sociale ?

Depuis des siècles, l’art a été un outil de résistance pour les opprimés : la capoeira, le jazz, le hip-hop, les graffitis, en sont de bons exemples. Par la compréhension et la vision du monde qu’il permet, l’art porte en lui utopie, espérance, critique et rébellion. Quand il joue son rôle, l’art politique est capable de déconstruire avec force les représentations dominantes, et de mobiliser pour les luttes sociales.Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas respecter l’art pour l’art, l’art « pur », mais, dans ce livre, l’optique est de voir comment l’art et comment la culture en général peuvent participer à la transformation de la société.

Or, quand on arrive à combiner intelligemment un discours politique avec la culture, la puissance d’éveil est démultipliée. J’ai pu me rendre compte de cela concrètement, après avoir eu la chance de collaborer avec des artistes dans le cadre de mes activités au CADTM.

Je pense à Keny Arkana que j’ai rencontrée en 2006 au Mali, artiste engagée avec qui on a organisé un grand concert à Liège pour le 20e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara, le 15 octobre 2007. Ce fût un énorme succès.
Je pense également à notre collaboration avec les rappeurs Fou malade et Keurgui lors du Forum social mondial (FSM) de 2011 au Sénégal. Nous avons produit et réalisé un album « Prise de conscience collective » auquel ont participé de nombreux rappeurs de Guédiawaye et de Dakar, ainsi qu’un grand concert qui a attiré environ 5.000 personnes où, via les chansons et les discours engagés, la population a pu être sensibilisée à la question de la dette.. Cette action a notamment participé à amplifier le mouvement « Y’en a marre » et à inciter beaucoup de rappeurs et d’habitants des banlieues à s’impliquer dans le FSM.
Un autre très bon moment d’éducation populaire a été l’organisation d’une action de théâtre de rue « Tchantchès met un coup de boule au G8 », dans lequel Tchantchès [Ndlr : personnage du folklore populaire de Liège incarnant l’esprit frondeur et anti-autoritariste de ses habitants, assoiffés de liberté] a combattu puis emprisonné tous les dirigeants du G8. Ces derniers ont ensuite été jugés par un tribunal populaire sur la Grand place de Liège devant plusieurs centaines de personnes.

 

Comment « mettre l’Histoire au service des alternatives » comme vous l’affirmez ?

Pour pouvoir transformer le présent, il est fondamental de connaître son passé. Or, le moins que l’on puisse dire, est qu’il y a d’énormes lacunes dans ce domaine. Une étude en Belgique a montré qu’un élève sur cinq dans l’enseignement général et près d’un élève sur deux dans le professionnel ignore que les Noirs d’Amérique sont les descendants d’esclaves ! Un élève sur quatre ignore que le Congo a été une colonie belge ! Le même genre de résultats peut se constater dans la plupart des pays de la planète. Une éducation « révolutionnaire » devra donc veiller à rétablir certains faits. De la remise en cause du succès du capitalisme aux causes réelles des guerres et génocides passés, le travail à réaliser est immense.

Par ailleurs, il est impératif de réfléchir à une manière d’enseigner l’Histoire (mais aussi les autres matières) pour que les enfants ne s’ennuient pas en l’apprenant, ce qui est souvent le cas. Pour que l’Histoire devienne un plaisir utile, il faudrait que celle-ci permette d’améliorer sa compréhension de la réalité actuelle. D’autre part, il faudrait qu’elle soit une Histoire dialectique, c’est-à-dire qui se concentre sur les grands enjeux et intérêts qui s’affrontent, plutôt que sur les actes, la personnalité ou les états d’âme de « grands » personnages politiques. Mais aussi une Histoire qui place la lutte sociale des peuples au centre, dans la lignée d’un Howard Zinn et de son livre Une histoire populaire des États-Unis.

 

La droite populiste est en vogue en ce moment et prétend offrir une alternative à la mondialisation. Pour certains, il faudrait, face à ce phénomène, revendiquer un populisme de gauche, est-ce que votre livre s’inscrit dans cette optique ?

Le mot « populisme » est un terme que je n’utilise jamais dans mon livre… sauf pour dire qu’il ne faut pas l’utiliser ! Il est trop « fourre-tout » et galvaudé. J’aurais donc tendance à l’éviter. Par rapport à la soi-disant alternative proposée par l’extrême droite et la droite en général, je dirai deux choses. Premièrement, c’est vrai qu’on peut être contre le capitalisme et défendre un projet global qui n’est pas du tout progressiste. Tous les opposants au capitalisme ne portent pas nécessairement un projet égalitaire, solidaire et écologiquement durable. Deuxièmement, il ne suffit pas de se déclarer contre le capitalisme pour l’être vraiment. La droite « dure » et l’extrême droite s’en font d’ailleurs une spécialité depuis plusieurs années, ce qui crée souvent une grande confusion. D’un côté, elles déclarent — de manière totalement mensongère — vouloir combattre les marchés financiers et la mondialisation capitaliste, notamment via des mesures qui sont également portées par certains secteurs de la gauche, comme l’annulation de la dette ou des mesures économiques protectionnistes. De l’autre, elles continuent à stigmatiser les étrangers et les immigrés, et proposent de fermer les frontières et de renforcer les politiques d’exclusion. À l’opposé de ces projets insensés, dangereux et mensongers, les « autres mondes possibles » devront nécessairement intégrer une dimension féministe, antiraciste, antifasciste et écosocialiste.

Mon livre prend aussi place dans ce combat-là : face à cette illusion d’alternative prônée par la droite, il faut montrer qu’on peut construire d’autres mondes meilleurs et sortir de la crise par le haut. Et ce, non pas en construisant des murs, ou en stigmatisant des peuples ou des cultures, mais bien en construisant de la justice sociale, de la coopération mais aussi en mettant en valeur la richesse culturelle, l’ouverture et les principes humains.

Il faut tuer TINA, Editions du Cerisier, 2017

 

Nous diffuserons prochainement le reste de cet entretien qui s’attachera plus particulièrement à la question de la dette.

 

Photo : Olivier Bonfond (Tchantchès donne un coup de boule au G8, Liège, juillet 2008)

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